Vesicule biliaire

Un peu d'anatomie

La vésicule biliaire est un réservoir contenant de la bile. Elle est appendue au foie et se situe dans la partie haute et droite de l'abdomen, sous les côtes. Elle est reliée par le canal cystique au canal cholédoque qui va se jeter dans le duodénum (qui est la partie de l'intestin qui suit immédiatement l'estomac). La vésicule biliaire est en rapport étroit avec les vaisseaux irriguant le foie, le duodénum, et la partie haute et droite du gros intestin (côlon transverse).

Un peu de physiologie

La vésicule stocke la bile entre les repas, et la libère par des contractions actives au moment de la digestion. La bile contient à la fois de l'eau, des graisses (cholestérol) et un solvant que sont les sels biliaires (qui proviennent de la dégradation naturelle de l'hémoglobine). Lorsqu'existe un déséquilibre entre ces constituants, il peut y avoir formation de microcalculs. Ces microcalculs vont augmenter de taille avec le temps. Les calculs sont mobiles dans la vésicule. Ils peuvent venir boucher la sortie de la vésicule biliaire qui, lorsqu'elle se contracte, ne peut plus se vider. Cela provoque une douleur sous les côtes à droite qu'on appelle colique hépatique.

En quoi consiste l'intervention ?

Le chirurgien gonfle d'abord votre ventre avec du dioxyde de carbone, puis il introduit par de petites incisions une caméra vidéo puis les instruments à travers la paroi abdominale. Le canal cystique et l'artère sont identifiés puis obturés par des clips en titane, puis la vésicule est détachée du foie. Une radiographie des voies biliaires peut compléter l'intervention. En fin d'intervention, la vésicule est retirée à travers l'une des petites incisions, et la paroi abdominale est fermée.

Quels sont les bénéfices et les risques ?

Les bénéfices de la cholécystectomie sont avant tout le traitement des crises douloureuses et des complications qui sont liée à la présence de calculs biliaires. Les calculs, lorsqu'ils bougent, peuvent boucher le canal excréteur et provoquer une inflammation et une infection de la vésicule biliaire (cholécystite) ou encore migrer dans le canal cholédoque et boucher celui-ci. La bile ne peut alors plus s'écouler, et on peut observer une jaunisse (ictère). Lorsque celui-ci s'accompagne de fièvre, on parle d'angiocholite : il s'agit d'une infection grave nécessitant un traitement urgent car il peut mettre en jeu le pronostic vital. Une migration de calculs peut également provoquer une inflammation aiguë du pancréas (pancréatite aiguë) dont le pronostic peut être sévère. Enfin, dans de rares cas, on peut observer l'apparition d'un cancer de la vésicule sur de gros calculs existant depuis de nombreuses années, et une perforation de la vésicule dans le tube digestif. Les complications de la lithiase vésiculaire peuvent donc être graves et justifient une intervention lorsque les calculs se manifestent. Au niveau des risques, le risque vital est exceptionnel. Deux grandes complications sont décrites au cours et au décours de l'intervention : le risque de lésion ou de plaie de la voie biliaire principale, estimé à 1 %, qui peut être secondaire à des remaniements inflammatoires et à des variations individuelles de l'anatomie ; ces lésions peuvent conduire à une jaunisse et peuvent justifier une réintervention précoce ou secondaire. Le deuxième risque est lea saignement per- et postopératoire précoce, notamment en raison d'un saignement du lit vésiculaire. Dans de rares cas, un tel saignement peut justifier des transfusions sanguines voire une réintervention. Il est rare que se développe secondairement un abcès dans l'abdomen ; ceci peut survenir lorsque la vésicule a été remplie de pus franc dans le cadre d'une cholécystite. Dans environ 2 à 3 % des cas, votre chirurgien peut estimer que la chirurgie sous cœlioscopie peut être dangereuse pour vous ; il convertira alors la cœlioscopie en chirurgie classique (laparotomie) en cours d'intervention. Il existe rarement un calcul résiduel qui aura échappé au bilan préopératoire et qui nécessite une intervention, parfois par les voies naturelles. Les complications tardives sont essentiellement fonctionnelles. Dans un petit nombre de cas peuvent persister au-delà de trois mois des troubles du transit à type de diarrhée. Ces troubles sont habituellement accessibles à un traitement médical.