Chirurgie du pancréas

En quoi consiste l'intervention ?

La chirurgie du cancer du pancréas est une chirurgie lourde et complexe en raison des rapports anatomiques du pancréas qui constitue un véritable carrefour de différents organes au centre de l'abdomen. Deux grands types d'ablation du pancréas existent : l'ablation de la tête du pancréas avec le duodénum ou duodénopancréatectomie céphalique (DPC), qui consiste à enlever la tête du pancréas, le duodénum, la partie basse du canal cholédoque ainsi que la vésicule biliaire, et enfin, souvent, une petite partie de l'estomac. Il s'agit d'une chirurgie qui est essentiellement faite pour traiter les tumeurs et les cancers, et qui nécessite en fin d'intervention la reconstruction des divers circuits digestifs.
L'autre type d'intervention s'adresse essentiellement aux lésion de la partie gauche du pancréas (la queue). En raison de la proximité des vaisseaux de la rate avec le pancréas, on est parfois obligé d'enlever la rate dans le même temps opératoire (spléno-pancréatectomie gauche), qui pourrait être réalisée parfois par un abord coelioscopique .
Les autres interventions ( résections localisée du pancréas, drainage de kystes pancréatiques) sont plus rares et s'adressent habituellement aux maladies non cancéreuses.

Quels sont les bénéfices et les risques ?

Les bénéfices d'une pancréatectomie sont à considérer à long terme. Il arrive fréquemment qu'un patient présente une jaunisse en rapport avec un cancer de la tête du pancréas. Une intervention d'ablation n'est considérée que si on pense avoir un espoir raisonnable de pouvoir guérir le patient. A cette fin, un certain nombre d'examens préopératoires sont souvent nécessaires (échographie, scanner, parfois IRM et écho-endoscopie). On sait actuellement que seule la chirurgie, parfois associée à la radiothérapie et la chimiothérapie, est capable de guérir le cancer du pancréas. Il faut cependant savoir que la survie pour cancer du pancréas sans opération est inférieure à 2 ans dans la très grande majorité des cas.


PancréasLes risques de l'intervention sont élevés. On considère actuellement que la mortalité liée à une DPC est d'environ 5 à 10 % selon les équipes chirurgicales, et que le taux de complications peut atteindre 20 %. Les complications sont essentiellement le saignement postopératoire qui peut nécessiter une transfusion sanguine voire une réintervention et les insuffisances des différentes coutures (anastomoses) nécessaires pour rétablir le circuit digestif. Une telle « fistule anastomotique » peut conduire à une infection au niveau de la cavité abdominale et peut être source de péritonite et de septicémie. Une réintervention est alors nécessaire.
L'ensemble de ces complications infectieuses et hémorragiques peuvent conduire à un retentissement sur le plan général et conduire à une insuffisance respiratoire, une défaillance rénale voire cardiaque et entrainer le décès.